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Rencontres Photgraphiques
25 août 2017

Les Forts de L'Esseillon

Il y a bien longtemps j'étais entré dans ces forts qui n'étaient pas encore ouverts au public. Je voulais y revenir et c'est chose faite depuis quelques jours. Un seul mot me vient : Impressionnant !

Impressionnant par sa taille, par le travail accompli par l'association qui l'a pris en charge depuis 40 ans et impressionnant par le fait que la visite soit entièrement gratuite...

Sardieres (79)

Un peu d'histoire pour expliquer le pourquoi de cette construction totalement inutile puisqu'elle n'a jamais servi à ce pourquoi elle fut construite.

La route permet de joindre deux grandes villes : Chambéry et Turin, situées chacune d'un côté des Alpes.
Du Moyen Age jusqu'à nos jours, la Maurienne, s'est trouvée être l'un des passages les plus fréquentés entre la France et l'Italie.

C'est Napoléon Ier qui fixe définitivement la route du col lors de la traversée des Alpes durant la campagne d'Italie . En 1805, il y établit une route nationale qui accentue son importance commerciale de premier plan. Le chemin d’accès au Mont Cenis, " doit être tel qu'on puisse arriver au Piémont sans être obligé de mettre pied à terre : c'est une suite nécessaire de la réunion du Piémont à la France ".Il fait également agrandir l'hospice. Soixante-quinze cantonniers avaient la charge de l'entretien de la voirie. Vingt-trois maisons cantonnières peintes en rouge étaient repartis le long du trajet

En 1796, lors des campagnes d'Italie, Napoléon fit détruire la forteresse de Brunetta de Susa au pied du col du Mont-cenis côté Italien. Après le traité de Vienne en 1815 il fallait empécher les Français d'utiliser à nouveau cette voie d'invasion

Construits entre 1819 et 1834, les forts de l'Esseillon ont été financés par les indemnités versées par la France au royaume de Sardaigne, à la suite du Congrès de Vienne de 1815. Cette édification s'est faite sous pression de l'Autriche. Cet ensemble fortifié protège l'accès au col du Mont-Cenis, et donc le versant piémontais du royaume sarde, transformant le duché de Savoie en glacis avec la France. L'Autriche voyait en ces forts un dispositif stratégique car cela protégeait leurs possessions italiennes, envahies durant les campagnes napoléoniennes.

Sardieres (100)

Dominant la vallée de l'Arc sur deux kilomètres en amont de Modane, le contrefort rocheux de l'Esseillon est une muraille naturelle d'une centaine de mètres de hauteur qui barre l'accès à la vallée de la Haute-Maurienne et au col du Mont-Cenis.

Le Congrès de Vienne contraignit la France à verser une somme considérable qui devait être affectée à des constructions défensives. A l'époque, on parla de 20 millions de francs .
Une commission Austro-Sarde fut créée pour discuter et préparer les travaux à exécuter. Elle devait également répartir les sommes disponibles ?
Huit millions furent attribués à la défense de la route du Mont-Cenis, c'est-à-dire à « l'Esseillon », puisque c'est le site qui fut retenu

 

DSC05588

Dès 1817, des terrassements sont effectués afin de mettre à nu la roche destinée à accueillir les futurs ouvrages. Ce gigantesque chantier d'édification d'une véritable cité militaire est confié à un jeune capitaine piémontais, Olivero. Formé au système de défense autrichien, il met en pratique les théories du marquis de Montalembert, général d'artillerie français du XVIIIème siècle : les forts sont conçus de manière à barrer la route à l'ennemi suivant une ligne de défense perpendiculaire à sa progression. Cinq ouvrages sont ainsi élevés, l'évasement de la vallée mettant l'ensemble hors de portée de l'artillerie ennemie qui viendrait à s'installer sur les sommets alentours.

Les quatre forts et la redoute Marie-Thérèse, furent bâtis par trois entrepreneurs piémontais avec lesquels le gouvernement sarde passa un marché. Ils obtinrent une sorte de privilège exclusif pour la réalisation des travaux futurs. L'ampleur du travail envisagé faisait de cette affaire une somptueuse entreprise commerciale. On peut imaginer les trafics d'influence et les dessous-de-table qui accompagnèrent ce « ce marché du siècle » .

les 5 forts

 Le mot Esseillon vient du latin eschallio qui signifie échelle ou escalier : 200 m de dénivelé entre la redoute Marie-Thérèse et le fort Marie-Christine.

Quatre de ces forts  sont sur la rive droite de la rivière Arc et une redoute est de l'autre côté de la rivière sur la rive gauche. Entre les deux un petit pont surnommé Pont du diable surplombe des falaises abruptes.

fort Victor-Emmanuel

fort Charles-Albert

fort Charles-Félix

fort Marie-Christine

redoute Marie-Thérèse

Ces forts furent baptisés des prénoms des membres de la famille royale de la Maison de Savoie :

Victor Emmanuel Ier, roi de Sardaigne, prince de Piémont et duc de Savoie

Marie-Christine et Marie-Thérèse, filles de Victor Emmanuel, et Charles-Albert et Charles-Félix, ses successeurs.

A propos de ces forts, on a parlé de réussite exceptionnelle. Ce jugement s'explique tant le site a été bien choisi, étudié et compris. Les architectes et les bâtisseurs tirèrent parti, d'une façon géniale, d'un lieu unique.
La Barrière de l'Esseillon est le mariage de l'ingéniosité humaine et de la nature.
Les forts sont construits sur la crête d'un contrefort rocheux orienté nord-sud, barrant presque toute la vallée.

Le contrefort constitue une véritable muraille, presque verticale, haute d'une centaine de mètres. De cette hauteur, la vue domine la vallée et les positions d'un assaillant éventuel.
Le contrefort se termine au sud par un ravin, creusé par l'Arc. Les parois en sont abruptes et peuvent atteindre une profondeur considérable : 160 mètres, environ.

C'est ce terrain, naturellement fortifié, qui fut choisi. La forte position du quadrilatère est rendue plus difficilement attaquable par la disposition des hauteurs environnantes : hormis celle du Mont-Cenis, il n'existait pas de route accessible à une armée que le flanc des montagnes, à cette altitude.
De plus, il n'était pas possible d'établir des batteries à distance de tir. En 1820, on utilisait encore des boulets métalliques et le canon de Gribeauval - le plus perfectionné à l'époque - ne dépassait pas 1000 à 1 500 mètres de portée

  Il y a beaucoup à dire sur cet ensemble : aussi pour que le texte ne soit pas trop long, je vais faire un message pour le fort Victor Emmanuel qui le mérite et un deuxième pour les quatre autres qui sont de taille moins importante.

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